Les Dames du Lac by DrĂ´le d'emploi (read dune txt) đź“•
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- Author: DrĂ´le d'emploi
Read book online «Les Dames du Lac by Drôle d'emploi (read dune txt) 📕». Author - Drôle d'emploi
Elles sont deux. Ce n'est déjà pas si mal comme départ dans la vie. Morgane et Viviane.
Oui, leurs parents (un père breton, une mère anglaise) étaient épris de littérature médiévale. Comme ils se sont rencontrés prés de Rennes, aux abords de la belle forêt de Brocéliande, ainsi ont-ils décidé de nommer leur filles: Morgane, l'ainée, et Viviane, d'un an sa cadette. Peut-être espéraient-ils les doter ainsi d'un peu de la protection de ces belles légendaires.
Morgane, après des études littéraires, qui l'ont menée du tourisme (guide pour des voyages culturels), à l'hôtellerie (assistante de directeurs d'hôtels), s'est finalement tournée vers la photo, sa passion de toujours. Elle adore écrire aussi et rêve d'un livre, textes et photos, qu'elle pourrait faire éditer. Elle prépare pour l'instant une exposition avec la médiathèque d'une commune. Elle n'arrive pas à vendre ses photos et cherche du travail depuis plus de six mois.
Viviane, elle, est infirmière. Elle a trois passions: les enfants, le chocolat et...les oiseaux. Côté enfants: à 32 ans elle est toujours célibataire et n'arrive pas à trouver"l'âme soeur". Côté chocolat, elle en consomme plus qu'il ne faudrait (et se trouve désespérement trop "ronde"). Côté oiseaux: l'été elle les guette, a déjà fait plusieurs voyages (avec l'aide de sa soeur) pour visiter quelques endroits du monde où l'on trouve les plus beaux; l'hiver, elle se désole de ne plus en voir, feuillette ses livres et regarde des documentaires. Elle veut quitter l'hôpital dans lequel elle est actuellement en poste, victime de harcèlement moral.
Elles habitent des appartements sur le même pallier. C'est ainsi, elles n'arrivent pas à s'éloigner l'une de l'autre. Leurs fenêtres donnent sur le petit lac artificiel de la ville. Des bancs et quelques promeneurs emmitouflés.
En ce dimanche après-midi de novembre, elles sont toutes deux assises sur des poufs bariolés dans le salon de Viviane à déguster un chocolat chaud, maison!
- Tu mets trop de cannelle! annonce Morgane.
- Tu dis ça, mais le week-end dernier, j'ai fait exactement la même chose sans que tu t'en rende compte! sourit Viviane.
- Peut-ĂŞtre, si tu le dis...bon, oĂą en Ă©tions-nous?
Auteur VĂ©ronique
Et, pour le prochain billet les mots sont: GRUYERE, IMMORTELLE, BONBON, ORNITHORYNQUE, CLASSEUR
- Nous en étions que tu essayais de me convaincre de me recaser dans un job plus classique et que j’essayais de te démontrer que la nécessité économique ne m’échappait pas mais que mourir d’ennui ne me paraissait pas urgent dans le contexte…
- Tu n’exagères pas un peu ?
- A peine, à peine ! Je reconnais que mon expo n’est pas grand public. Je ne donne pas dans le people. Mes photos de lamantins, de dendrolagues, d’ornithorynques ou de capybaras ne me rapportent pas un kopeck mais l’estime et l’admiration des scolaires qui préfèrent voir ces charmantes bestioles en photo plutôt qu’en dictée.
- Cela doit te coûter bonbon en tirage si la médiathèque ne t’aide même pas, repris Viviane qui ne pouvait oublier son sens pratique.
- Disons que je m’en sors et j’investis sur le long terme. Le journal du coin doit faire un reportage.
- J’espère qu’il parlera de ta première expo aussi !
- Laquelle ?
- Tu n’en as pas fait tant que cela ! Je parle de celle de tes portraits de personnages regardant une immortelle. J’ai beaucoup aimé le titre de l’article : « un regard sur l’éternité… »
Les 2 s½urs rirent de bon c½ur.
- Et en page régionale, ce n’était pas mal, repris Morgane.
- Au fait, as-tu ta revue de presse ? Que nous puissions regarder ce qu’on peut en tirer ?
- Je cours en face.
Morgane revint avec un gros classeur plus encore rempli d’espérances que d’articles…
Viviane Ă©tala les quelques extraits de presse sur sa table basse et les contempla avec un soupir :
- Bon il faudrait que tu en fasses un book avec des photos… Et un site internet. Et un blog. Et par ailleurs que tu te fasses un plan de bataille : démarchage des agences,...
- Stop, stop, j’ai déjà des cartes de visites que je distribue autour de moi…
- C’est gentillet mais cela ne me paraît pas avoir un succès fou.
- Si, j’ai quand même déjà fait les photos d’un mariage d’un ami d’ami…
- Je ne pense pas que ce soit ta tasse de thé et je ne suis même pas sûre que cela te permette de t’offrir ton hamburger ou ton jambon/beurre/gruyère du déjeuner pendant un mois.
- Peut-être, mais d'abord je viens diner chez toi et ensuite, le commercial, ce n’est pas mon truc, tu sais bien…
- Mais tu ne peux pas y Ă©chapper ! Que veux-tu au fond ? Tu veux en vivre de ta passion ? Oui ou non ?
Auteur : Touline
Et pour le prochain billet, les mots sont : granit, Ă©cran, compas, Ă©olienne, seigle.
- Ma passion, ma passion... qui ne rĂŞve pas un jour de vivre de sa passion ? La question n'est pas lĂ . Mais plutĂ´t comment attirer le regard sur mes photos ?
- Et pourquoi ne pas photographier des sujets qui intéressent tout le monde en ce moment ?
- Lesquels ? S’interrogea Morgane.
- Énergies renouvelables, développement durable ! S'exclama Viviane.
- Pfff... Cette discussion me donne faim. En parlant d'hamburger, je vais me préparer un sandwich avec une tranche de ton pain de seigle rance et un bout de fromage.
- Quel délicieux mélange avec le chocolat chaud ! Bon, ne change pas de sujet. Si tu veux vendre ton travail il faut te bouger un peu.
Morgane se leva nonchalamment, traînant les pieds en direction de la cuisine. Elle poussa un léger soupir. Viviane n'en tenu pas compte comme à son habitude à chaque discussion avec sa s½ur.
- Je sais, reprit Morgane la bouche pleine. Des photos des éoliennes implantées sur le plateau de Gwendyyd ! Ensuite je les tirerais en grand format sur papier glacé et je les proposerais aux magazines qui blablatent sur les trucs écolos.
- Encore des dépenses... Pense aussi à payer ton loyer avant de voir les choses en grand. Sois un peu plus raisonnable et garde les pieds sur terre. Pour le début, je me charge du coté commercial et toi de ton book.
- "Rabat la joie" ! Tu crois que je vais attendre d'être sous une plaque en granit à manger les pissenlits par la racine pour être reconnue ? Ah ça non ! Le banquier et le propriétaire patienteront. Je suis une artiste, moi !
Désespérée par sa s½ur, Viviane posa sa tasse de chocolat sur la table basse et se dirigea vers son ordinateur. Quelques recherches plus tard, une carte de la région apparut à l'écran. Crtl+P et la page sortit de l'imprimante. À l'aide d'un compas, Viviane traça un cercle désignant un périmètre.
- Et toi ? On parle toujours de moi, mais toi que veux tu faire ? Il faudrait arrêter de te morfondre dans tes livres et le chocolat ! Secoue-toi ! Lança Morgane d'un ton sec et vexé.
Viviane repris son activité tout en rêvant à un autre emploi où elle serait enfin distinguée pour son travail. Par la fenêtre, elle vit un curieux. Un chardonneret élégant, plus courageux, venu picorer quelques graines de tournesol qu'elle avait mis à la disposition des oiseaux sur les branches du chêne de la cours.
Auteur mo
Et, pour le prochain billet: pluie, oreiller, grille pain, logo, sushis
« Petit chardonneret, toi, tu es libre et heureux ! » dit Viviane, qui fût soudainement attristée par la réminiscence jaillissant en elle. Debout devant la fenêtre, elle laissa monter ce souvenir ...
Il y a quelques années, Viviane avait eu un rêve. Si profond et troublant qu'elle ne pouvait le garder pour elle.
« Pas question d'en parler de suite à Morgane, elle ne comprendrait pas ce qui m'arrive. »
Alors, au saut de l'oreiller, encore bouleversée par cette incroyable révélation, elle téléphonait à sa collègue pour la lui raconter. ....
« Zut, elle n'est pas là ! » Viviane laissât un bref message sur le répondeur en demandant à ce qu'elle la rappelle au plus tôt.
« J'ai enfin trouvé » chuchota t-elle.
Impatiente que la sonnerie retentisse, Viviane voulait occuper son esprit. Elle se remémora alors, le contexte de leur rencontre et machinalement plaça une tranche de seigle et noix, son préféré, dans le grille pain puis croqua un carré de chocolat. Un frisson la fît frémir. Etait-ce le délice du palais ou cette pensée ? … Et oui, elles étaient toutes deux infirmières. Diplômées de la même promotion, Viviane s'était, dès la première année de sa formation, sentie attirée par la néonatalogie. Elle croyait avoir trouvé sa vocation, comme l'avait pu Morgane en découvrant la photo. Le D.E en mains,Viviane rejoignit le service du Centre Hospitalier de Gwendyyd. A son âge, ce choix était surprenant et beaucoup, (professionnels, amis et famille), l'avait mise en garde quant à la lourdeur de la tâche.
« Dring, dring, dring » Viviane, d'un geste, prit le téléphone.
- « C'est toi, il faut que je te raconte ce j'ai compris cette nuit ! C'est magnifique. Tu m'écoutes ?. »
- « Attends Viviane. Je range les sushis dans le frigo. J'en ai acheté en sortant du métro. La nuit a été longue et dure. J'avais faim et envie de grignoter un truc. Ça y est, c'est rangé. Alors, raconte ce qui t'arrive de si extraordinaire, je suis allongée sur le canapé maintenant. ... ».
Viviane pris une grande inspiration et ...
- « Tu rêves ou quoi ? Mais qu'est-ce que tu fais encore ? Viviane, tu réfléchis à quoi ? » Hurla Morgane du pouf sur lequel elle était toujours assise. Surprise par cette pluie de reproches, Viviane sortit de son introspection pour dire à sa soeur …
- « Morgane, je suis désolée. J'étais ailleurs. C'est vrai ».
- « Si tu imagines un logo sur les énergies renouvelables, ne prends pas cette peine pour moi. Je l'ai déjà en tête. Mais c'est à se demander ce qu'il y a dans la tienne, soeurette». Comment pouvait-elle l'exprimer ? Ce rêve retrouvé et les souvenirs qui s'y associaient la confrontait à ce qu'elle avait enfoui depuis la discussion avec sa collègue et ce qu'elle lui avait alors révélé.
Auteurs : NatEric
Et pour le prochain billet : secret, photovoltaĂŻque, bidon, phare, truelle
Viviane se demandait comment elle allait garder son secret. Difficile de ne rien dire à sa s½ur. Elle décida de se changer les idées pendant que Morgane était partie sur sa lancée énergies renouvelables, le photovoltaïque, l'énergie des vagues, et quoi encore! Ceci étant dit, c'est vrai que cela ferait une bonne exposition! Elle prit le vieux bidon qui lui servait pour jardiner et la truelle posée dans l'arrière cuisine et descendit trois étages, jusqu'à se retrouver devant la porte de Madame Martin.
Madame Martin est une veille dame qu'elle aime beaucoup. Peut-être 75 ans - elle n'a jamais vraiment su - et elle est, comment dire, une personne hors du temps, mais vraiment! Madame Martin en fait, on dirait Audrey Hepburn! Très belle, 1 mètre 60 peut-être, un chignon, un visage magnifique et de grand yeux noirs; une silhouette tellement fine qu'un des voisins de l'immeuble, par un jour de grand vent, l'a surnommée Marie Poppins ("Il ne faudrait pas qu'elle s'envole avec
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