American library books » Foreign Language Study » Portraits Littéraires, Tome Iii Volume 1 by C.-A. Sainte-Beuve (best novels of all time txt) 📕

Read book online «Portraits Littéraires, Tome Iii Volume 1 by C.-A. Sainte-Beuve (best novels of all time txt) 📕».   Author   -   C.-A. Sainte-Beuve



1 ... 44 45 46 47 48 49 50 51 52 ... 101
Go to page:
Drôle De Voir Constant Faire

Son Service.» Que Diable Y Aura-T-Il Donc De Si Drôle?...»

 

[Note 177: L'épigramme S'échappe Malgré Lui, Et Il Donne Un Petit Coup

De Griffe À La Femme Auteur.]

 

[Note 178: Il Avait, Prononcé À L'allemande.]

Volume 1 Title 1 (Portraits Littéraires, Tome 3) pg 139

[Note 179: Il Se Trompe De Genre Pour Atmosphère, Comme Le Font, Au

Reste, Beaucoup De Français Eux-Même.]

 

Au Milieu De Ces Sottes Fonctions, De Ses Ennuis, De Ses Bavardages

Épistolaires, Il Se Remet À L'étude; Car, Qu'on Ne L'oublie Pas, L'étude

A Toujours Ses Heures Réservées Au Fond De Ces Existences Qui Plus Tard

Marqueront; Il Avait Entrepris Une _Histoire De La Civilisation En

Grèce_, Il Relit Ses Classiques Sur Le Conseil De Mme De Charrière,

Laquelle Les Lisait Elle-Même Dans Les Textes, Au Moins Les Latins. La

Lettre Se Termine Ainsi Par Une Dernière Feuille Datée Du 17 Au Matin:

 

«... J'ai Repris Mes Petits Grecs Qui Grossissent À Vue D'oeil. Quand

Ils Seront Arrivés À Grandeur Naturelle, Je Les Envoie Dans Le Monde _To

Shift For Themselves_. J'ai Tout Plein De Ressources; Mais, Comme Je

Vous Le Disais Vendredi, Je N'en Fais Que Peu D'usage. Suivant Votre

Conseil, Je Compte Prendre Une Heure Avec Un Professeur Ici Pour Relire

Tous Mes Classiques. C'est Un Plaisir De Faire Quelque Chose D'utile Que

Vous Avez Conseillé. Adieu, Madame. Mille Et Mille Choses À Tous Ceux

Qui Veulent Bien Penser Au _Diable Blanc_ [180]. Le Petit _Jaman_ Est

Superbe, Voilà Pour Mlle Louise. Les Sapins De Ce Pays-Ci Sont Tordus,

Petits Et Vilains: Je Ne Conseille Pas À Mlle Henriette D'envoyer Jamais

De Traîneau En Prendre Ici. Adieu, Madame. Barbet, Le Plus Aimé Qui Fut

Jamais Au Monde, Adieu.»

 

[Note 180: C'était Apparemment Son Sobriquet À Colombier.]

 

Le Moment Où Benjamin Constant Peut Réfuter Avec Une Entière Sincérité

Les Petites Méfiances De Mme De Charrière Et Où Il Continue D'être

Pleinement Sous Le Charme Du Souvenir Est Si Court Et Si Prompt À

S'envoler, Que Nous Donnerons Encore Quelques Pages Qui En Sont La Vive

Et Bien Affectueuse Expression.

 

«Brunswick, Ce 19 Mars 1788.

 

«Que Béni Soit L'instant Où Mon Aimable Barbet Est Né! Que Béni Soit

Celui Où Je L'ai Connu! Que Bénie Soit L'influence Perfide Qui M'a Fait

Passer Deux Mois À Colombier Et Quinze Jours Chez M. De Leschaux [181]! Le

Courrier Qui Arrive Ordinairement Le Mardi N'est Arrivé Qu'aujourd'hui,

Et, En Ne Recevant Point De Lettres De Vous Hier, Je M'étais Résigné Et

J'attendais Vendredi Avec Crainte Et Impatience. Jugez De Mon Plaisir

Quand, À Mon Réveil, Mon Fidèle De Crousaz [182] M'a Présenté Le Petit

Persée.

 

[Note 181: Ou Leschot; C'était Le Docteur Qui Logeait À Côté De

Colombier.]

 

[Note 182: Son Domestique.]

 

«Il Y A Un Bien Mauvais Raisonnement Dans Cette Lettre Dont Je Vous

Remercie Si Vivement, Et Je Ne Sais Si Ce Raisonnement Ne Mériterait Pas

Que J'étouffasse Ma Reconnaissance._ Dans Quelques Semaines, Dans Peu

De Jours Peut-Être, Vous Aurez Des Habitudes Et Des Occupations Avec

Lesquelles Vous Vous Passerez Très-Bien De Ces Fréquentes Lettres._

Qu'est-Ce, S'il Vous Plaît, Que Cela Veut Dire? _Aussi Longtemps Que

Vous Aurez Des Visites À Faire, Des Devoirs De Société À Remplir, Des

Terrains À Sonder, Des Arrangements À Prendre, Vous Aurez Besoin De Mes

Volume 1 Title 1 (Portraits Littéraires, Tome 3) pg 140

Lettres, Parce Que Vous N'aurez Pas D'intérêt Assez Vif Pour Que Vous

M'oubliiez; Mais Quand Vous Aurez Fait Toutes Vos Visites, Que Vous

N'aurez Plus Rien À Faire, Que Votre Curiosité, Si Vous En Avez, Sera

Rassasiée Jusqu'au Dégoût, Que Vous Saurez D'avance Ce Qu'on Vous Dira,

Et Que Votre Journée De Demain Sera La Soeur Et La Jumelle La Plus

Ressemblante De L'ennuyeuse Journée D'aujourd'hui, Oh! Alors Je Ne Vous

Écrirai Plus Si Souvent, Parce Que Les Vifs Plaisirs De Votre Manière De

Vivre Vous Tiendront Lieu De Mon Amitié._ Barbet, Barbet, Vous Êtes Bien

Aimable Et Je Vous Aime Bien Tendrement; Mais Vous Raisonnez Bien Mal,

Et Vos Raisonnements Me Font De La Peine Pour Vous Et Pour Moi.

 

«Dites-Moi Un Peu, Singulière Et Charmante Personne, Où Tend Cette

Modestie? Croyez-Vous Réellement Que J'aie Tant De Penchant À La

Confiance Et À L'ingratitude Qu'au Bout De Trois Ou Quatre Semaines Je

Me Sois Formé Quelque Douce Habitude Avec Quelque _Fraulein_ Allemande

Ou Quelque _Hofdame_ Qui Me Tienne Lieu De Vous Et De Votre Amitié!

Croyez-Vous Que Tant De Douceur, De Bonté, De Charme (Je Ne Puis

Exprimer Autrement Ce Que Vous Avez Pour Moi) Soit Aisément Remplacé

Et Aisément Oublié? Croyez-Vous Que, Quand Même Je Ne Serais Point

Susceptible D'amitié, Quand Ce Serait Sans Reconnaissance Et Sans

Tendresse Que Je Pense À Notre Séjour De Deux Mois Ensemble, À Cette

Espèce De Sympathie Qui Nous Unissait, À L'intérêt Que Vous Preniez À

Moi Malade, Maussade, Abandonné, Exilé, Persécuté, Je Sois Assez Bête

Pour Ne Pas Regretter Cette Intelligence Mutuelle De Nos Pensées Qui

Circulait, Pour Ainsi Dire, De Vous À Moi Et De Moi À Vous? Est-Ce Un

Air? Est-Ce Un Ton? Est-Ce Pour Me Dire Quelque Chose? Je Suis Porté À

Le Croire. Entre Beaucoup D'amis, Les Reproches Et Les Doutes Reviennent

À Mes: _Eh Bien! Madame?_ C'est Pour Relever La Conversation Qui Tombe.

Mais En Avons-Nous Besoin? Croyez, Madame, Que Rien Ne Me Fera Moins

Regretter Ni Moins Désirer Votre Amitié Et Notre Réunion (Voilà Une

Sotte Et Singulière Phrase; Mais Vous La Comprenez, Et Je Vous Demande

Pardon Du _Croyez, Madame,_ Et De L'équivoque). Rien Ne Me Fera Oublier

Combien J'ai Été Heureux Près De Vous; Je Ne Formerai Jamais D'habitude

Qui Vous Rende Moins Chère, Et Jamais Occupation Quelconque Ne Me

Tiendra Lieu De Vous. C'est Pour La Dernière Fois Que Je L'écris, Parce

Que Me Justifier M'afflige. J'ai Un Grand Plaisir À Vous Dire: Je Vous

Aime, Mais J'ai Encore Plus De Peine À Imaginer Que Vous En Doutez.

Désormais Toutes Les Pages Où Vous Vous Livrerez À Cette Défiance Et

À Cette Modestie D'acquit, Je Les Regarderai Comme Blanches, Et Je Me

Dirai: Mme De Charrière M'aime Encore Assez Pour Me Faire Savoir Qu'elle

Ne M'a Pas Oublié Entièrement, Et Pour Cela Elle A Proprement Plié Une

Feuille De Papier Blanc Et L'a Cachetée Du Petit _Persée_; Je Lui En

Suis Bien Obligé, Mais Je Suis Bien Fâché Qu'elle N'ait Rien Eu À

M'écrire, Et Que Du Papier Blanc Soit La Marque De Souvenir Qu'elle Ait

Cru Devoir M'envoyer.

 

«Le 20 De Mars Et Le Dix-Neuvième Jour De Mon Ennuyeuse Résidence Dans

Cet Ennuyeux Pays.

 

À Dix Heures Du Matin.

 

«Je Travaille À Mes Petits Grecs De Toutes Mes Forces, Et Je Les Trouve,

Quelque Médiocres Qu'ils Soient, Beaucoup Meilleure Compagnie Que Les

Gros Allemands Qui M'environnent. Mais Ce Ne Sont Plus Les Petits Grecs

Que Vous Connaissez; C'est Un Tout Autre Plan, Un Autre Point De Vue,

D'autres Objets À Considérer. Ce Que Vous Avez Lu N'était Qu'une

Traduction Faite À La Hâte Pour Plaire À Mon Père, Et Que Je N'avais

Jamais Revue, Lorsqu'il Voulut À Toute Force La Faire Imprimer[183]. Ce

Volume 1 Title 1 (Portraits Littéraires, Tome 3) pg 141

Que Je Fais Sera Une Histoire De La Civilisation Graduelle Des Grecs

Parles Colonies Égyptiennes, Etc., Depuis Les Premières Traditions

Que Nous Avons Sur La Grèce Jusqu'à La Destruction De Troie, Et Une

Comparaison Des Moeurs Des Grecs Avec Les Moeurs Des Celtes, Des

Germains, Des Écossais, Des Scandinaves, Etc. Vous Sentez Que Vos

Critiques Sur Les Phrases Enchevêtrées Me Seraient Un Peu Inutiles; Mais

Je Vous Enverrai Des Demi-Feuilles Bien Serrées De Mes Grecs Actuels

Lorsqu'ils Seront Un Peu Plus Avancés, Et Je Vous Demanderai Les

Critiques Les Plus Sévères: Vous Garderez Les Demi-Feuilles, Parce Que

Vous Aurez Ainsi Plus Présent Et Plus Net L'ensemble De Tout L'ouvrage,

Et Vous Ne M'enverrez Que Les Remarques. Je Suis Très-Orgueilleux Que

M. Chaillet S'intéresse À Quelque Chose Que Je Fais, Et Cet Orgueil

Me Rendra Peut-Être Moins Docile, Mais Non Pas Moins Reconnaissant.

Pourrez-Vous M'envoyer Le _Necker_? Cela Me Ferait Un Bien Grand

Plaisir. Mais Si Cela Était Bien Difficile Et Que Cela Vous Donnât Bien

De La Peine, Ou Que Cela Ne Vous Plût Pas, J'y Renoncerais Avec Regret,

Mais Sans Murmurer...

 

[Note 183: Benjamin Constant, Nous Apprend M. Gaullieur, Avait

Entrepris Une Traduction De L'_Histoire De La Grèce_, Par Gillies

(_History Of The Ancient Greece, Its Colonies And Conquests_); Mais,

Prévenu Par Un Autre Écrivain, Comme Pour L'_Histoire De La Corse_,

Il Renonça À Son Projet. Cependant, Pour Ne Pas Perdre Entièrement Le

_Fruit De Ses Veilles_, Comme On Dit, Il Se Décida À Publier Un Spécimen

De Sa Traduction (À Londres, Et À Paris Chez Lejay, 1787): «Il Existe,

Dit-Il Dans Sa Préface, Un Autre Ouvrage En Anglais Dont Le Sujet

N'est Pas Moins Intéressant Et Dont Les Vues Sont Plus Vastes Et Plus

Importantes, Qui Sera Désormais L'objet De Tous Mes Efforts; Je Veux

Parler De L'_Histoire De La Décadence Et De La Chute De L'empire

Romain_, Par M. Gibbon. Mais Comme Il Ne Faut Pas Défigurer Les

Chefs-D'oeuvre Des Grands Maîtres, Je Veux, Avant De Me Livrer À Ce

Travail, Consulter Le Public Et Savoir Si Mon Style Et Mes Connaissances

Dans Les Deux Langues Pourront Y Suffire. C'est Dans Ce Dessein, Et Non

Pour Être Comparé Au Traducteur De M. Gillies (Carra), Que Je Publie Cet

Essai.» Cet Opuscule, Intitulé _Essai Sur Les Moeurs Des Temps Héroïques

De La Grèce_, Est Bien Certainement La Première Publication Imprimée

De Benjamin Constant. Tous Les Bibliographes Jusqu'ici L'ont Ignoré.

Barbier Attribue Fautivement L'_Essai_ À Cantwell. Quant À La Traduction

De Gibbon, Benjamin Constant Ne Sut Pas Non Plus Arriver À Temps; Il Fut

Devancé Par Leclerc De Sept-Chênes Et Son Royal Collaborateur, Louis

Xvi; Leur Premier Volume Parut En 1788. Gibbon, Qui Vivait À Lausanne,

Avait Fort Encouragé Benjamin Constant À Traduire Son Livre, Et Il

Regretta Beaucoup Ce Peu De Fixité, Qui Fit Manquer Le Jeune Auteur À

Une Sorte D'engagement Envers Le Public.]

 

«Le 21.

 

«Je Puis Vous Jurer Qu'en Vous Supposant Au Milieu De Neuchâtel, Dans

Une Grande Assemblée, Chez Mme Du Peyrou, Jouant Au _Tricette_, Ou Dans

Une Assemblée De Savants Lausannois, Au Samedi De Mme De Charrière De

Bavoie, Vous N'aurez Pas Une _Adequate Idea_ De L'ennui De Cette Ville.

Il Y A Quelque Chose De Si Morne Dans Son Aspect Même, Quelque Chose De

Si Froid Dans Ses Habitants, Quelque Chose De Si Languissant Dans Leur

_Intercourse Together_, Quelque Chose De Si _Unsociable_ Dans Leur

Manière De Se Voir; Ils N'ont Ni Intrigues De Cour, Ni Intrigues De

Coeur, Ni Intrigues De Libertinage; Il Y A Des Femmes De La Cour Qui

Couchent Avec Leurs Laquais; Il Y

1 ... 44 45 46 47 48 49 50 51 52 ... 101
Go to page:

Free e-book: «Portraits Littéraires, Tome Iii Volume 1 by C.-A. Sainte-Beuve (best novels of all time txt) 📕»   -   read online now on website american library books (americanlibrarybooks.com)

Comments (0)

There are no comments yet. You can be the first!
Add a comment